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La semaine dernière, Marine Mersch, artisane médiatrice, nous a proposé une réflexion sur notre place quand un proche va mal.
J’étais contente d’illustrer son texte car il me parlait beaucoup, et… j’avais moi aussi un texte sur le sujet, qui attendait dans mes brouillons depuis le mois de mars !

Aujourd’hui, je vais partager ce qui m’a aidée quand je traversais une période difficile.
Avant, quand quelqu’un vivait une grosse difficulté, je ne savais pas du tout comment faire. Je ne prétends pas faire beaucoup mieux maintenant, mais au moins, j’ai vécu l’expérience depuis le point de vue de la personne qui va mal.
J’avais peur de déranger, peur de poser des questions. Je me disais que la personne ne voulait sûrement pas en parler, sinon elle en parlerait d’elle-même. Je craignais qu’aborder le sujet avec elle la rende triste, que c’était encore trop à vif pour en parler. Je croyais que je n’étais pas assez proche d’elle pour l’appeler ou aller la voir…

Puis, j’ai eu un cancer (suite de l’histoire ici). On m’a enlevé la tumeur, mais j’ai dû me faire réopérer 3 mois après, et ça, ça a été dur. La première opération en septembre 2024 a été très stressante car c’était la première fois que je me faisais opérer. La deuxième en décembre a été plus invasive, plus douloureuse, plus dure moralement (je finis avec un organe en moins).
Alors, voici ce que mes proches ont fait et qui m’a aidé. Et je ne dis pas que c’est généralisable, je n’en sais rien. C’est juste mon expérience personnelle…
Du soutien et de la présence
J’ai beaucoup apprécié recevoir des messages de soutien et de bon courage pour l’opération de la part de ma famille et de mes amis. Je me suis sentie aimée et soutenue.

Après les opérations, j’étais contente qu’on prenne de mes nouvelles, mais j’avais beaucoup de mal à recevoir directement des messages. Être sollicitée par trop de monde était trop fatiguant au début, vu que j’avais le niveau d’énergie d’un coquillage 😂

À part avec quelques personnes vraiment très proches, comme mes parents, ma sœur ou une amie intime, je préférais qu’on passe par mon mari. C’est ce que la plupart des personnes faisaient, et je les en remercie.

Puis, j’ai apprécié qu’on me demande comment ça allait, comment s’était passé l’opération, comment je me sentais. J’ai eu besoin d’en parler, à la famille, aux amis proches, pour digérer le truc. Ça me faisait du bien qu’on me pose des questions dans une certaine mesure, qu’on m’écoute, qu’on me donne de l’empathie.
La simple présence de mes proches était très importante. J’avais besoin d’être entourée de gens qui me soutiennent.

Après peut-être deux semaines suite à chaque opération, j’avais besoin de voir du monde. Malheureusement, très peu de personnes ont pu passer me voir en janvier, ils avaient tous des grippes ou des bronchites, et ce mois a été dur.
Pour moi, l’un des piliers essentiels pour traverser l’épreuve du cancer, c’est de mettre de la VIE dans ma vie. De sentir qu’on est là ensemble, qu’on est vivants. De voir mes proches vivre et rire et avoir des projets. De faire des repas de familles normaux, où on parle de tout et de rien, où on plaisante, où on est simplement ensemble à passer un bon moment (j’ai la chance d’avoir une famille ET une belle-famille formidables, où tout le monde s’entend bien).
Et bien sûr, ce qui m’a aidée le plus, ce qui m’a donné le plus de courage, ce qui a été ESSENTIEL lors de ces épreuves : ça a été la présence aimante et soutenante de mon mari, qui a été à mon côté à chaque instant. Qui m’attendait dans ma chambre d’hôpital à mon réveil d’anesthésie. Qui a passé Noël à l’hôpital avec moi. Qui m’a levée du lit, lavée, portée (au sens propre comme au figuré). Qui m’a enfilé les bas de contention le matin, qui m’a écoutée pendant des heures, qui m’a consolée. Qui est resté fort pour nous deux, qui a géré ses émotions pour ne pas me rajouter de poids.

Un mari formidable pour qui j’ai tellement de gratitude 💜💜💜 Merci mon chéri, sans toi je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui.
Ce que je ne voulais pas
Personnellement, il y a un truc qui ne m’intéressait absolument pas : les lamentations. Je ne voulais pas entendre des « oh c’est horrible ce qui t’arrive. »

Heureusement il n’y avait personne autour de moi comme ça 🙂
Ce qui ne m’aidait pas non plus (comme le disait Marine), c’était de sentir de la colère. Par exemple, de la colère contre le corps médical, du genre les médecins auraient dû faire ceci, les médecins ne devraient pas faire cela.
C’est sûr que tout n’est pas parfait, mais mince quoi, on est en France, on a un système de santé accessible, on a des services compétents. Alors oui, j’aurais pu être opérée plus tôt et garder mon rein. Mais quand même, ils m’ont sauvé la vie. Et je suis là aujourd’hui.
Je n’avais vraiment pas les épaules pour porter de la colère, encore moins celle des autres.
On fait comme on peut
Je dis tout ça, mais récemment, j’ai pris un café avec un ami qui venait de perdre un ami. Et… je n’ai pas fait grand-chose pour le soutenir. En fait, on a papoté d’autre chose, je n’ai pas osé trop aborder le sujet.
Peut-être que ça lui aurait fait du bien d’en parler ? Peut-être qu’il aurait voulu exprimer comment il se sentait ? Je n’en saurais rien. J’aurais pu simplement lui demander s’il avait besoin d’en parler.
Mais je ne l’ai pas fait. Non pas parce que je ne suis pas gentille, ni que je m’en fous (au contraire). Mais parce qu’à ce moment-là je n’avais pas les ressources pour écouter et accueillir son vécu. J’étais encore très fatiguée, avec moi-même un moral chancelant (à cause de la fatigue et du stress des examens médicaux…).

J’aurais voulu faire mieux pour lui, mais je n’ai pas su, pas pu. Avec le cancer, mes capacités d’écoute et d’empathie ont été très réduites, et je les retrouve progressivement, mais pas aussi vite que j’aimerais.
Alors, comme d’habitude, j’invite à rester bienveillant·e envers soi-même et à ne pas culpabiliser : on fait de notre mieux, avec les ressources dont on dispose à chaque instant. Parfois on pourra être très présent pour un proche, d’autres fois on n’y arrivera pas. Et, comme l’écrivais Marine la semaine dernière, une des première choses à faire pour aider un proche qui va mal, c’est déjà de prendre en charge ses propres émotions !
Je te souhaite d’avoir des proches qui puissent te soutenir quand ça ne va pas 💜
Avec Amour,
Fanny

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One thought on “Soutenir un proche qui va mal”